Il était une fois, une époque où l’on croyait que l’épuisement au travail était simplement un passage obligé nécessaire pour gravir les échelons du succès. Mais cette idée reçue, ancrée dans nos mentalités depuis des décennies, a commencé à se déliter à mesure que les témoignages s’accumulaient. Des hommes et des femmes se sont effondrés sous le poids de leurs responsabilités, de leurs ambitions, de leurs contraintes professionnelles et cette pression invisible mais constante. Le burn-out n’était plus une exception, mais une épidémie silencieuse. Autrefois méconnu, il est devenu un fléau moderne touchant des millions de personnes. Pourtant, savons-nous réellement ce qu’est le burn-out ? D’où vient-il, et pourquoi est-il si répandu dans nos sociétés actuelles ?
Le burn-out, appelé aussi syndrome d’épuisement professionnel, est un état d'épuisement physique, émotionnel et mental lié à une exposition prolongée à des situations de stress intense au travail. Ce n’est pas simplement une fatigue passagère après une journée de travail intense. Le burn-out est bien plus profond. C’est un effondrement total de la personne dans sa capacité à fonctionner, tant sur le plan professionnel que personnel.
Le terme a été popularisé dans les années 1970 par le psychiatre américain Herbert Freudenberger (1926-1999), qui a été le premier à le décrire en observant des travailleurs de la santé. Ceux-ci, bien qu'engagés dans leur travail, se retrouvaient progressivement vidés de leur énergie, déconnectés de leur mission, et complètement épuisés. Freudenberger a utilisé le terme burn-out – littéralement "brûler de l’intérieur" – pour décrire cette dégradation progressive de l'état psychologique.
Le burn-out se distingue du simple stress ponctuel par sa durée et ses effets dévastateurs. C’est un processus insidieux qui peut s’installer lentement, jusqu’à ce que la personne atteigne un point de non-retour.
2. Une épidémie moderne : pourquoi aujourd'hui plus que jamais ?
En France, la reconnaissance du burn-out a été plus lente, mais aujourd’hui, il fait partie des problématiques majeures de santé publique. Le ministère du Travail définit le burn-out comme un état pathologique résultant d’un stress chronique, où les personnes se sentent dépassées, incapables de répondre aux exigences, et où la pression devient insoutenable.
La société contemporaine a favorisé l’émergence du burn-out à une échelle jamais vue auparavant. En France, selon une étude réalisée par l'Institut Montaigne publiée en 2022, 2,5 millions de salariés sont en situation de burn-out sévère. Ce chiffre alarmant est révélateur de l’ampleur du problème.
Mais pourquoi le burn-out semble-t-il toucher autant de personnes aujourd’hui ? Pour comprendre cela, il est essentiel de revenir sur l'évolution de nos sociétés et de nos conditions de travail.
L'une des principales raisons est l'accélération du rythme de travail et l’omniprésence des outils numériques. L’arrivée du télétravail, accentuée par la pandémie de COVID-19, a effacé les frontières entre vie professionnelle et vie personnelle. Autrefois, on laissait le travail au bureau, et l’on retrouvait une forme de déconnexion en rentrant chez soi. Aujourd’hui, grâce à nos smartphones et à nos ordinateurs portables, nous sommes désormais joignables 24 heures sur 24. Il devient difficile de couper totalement avec nos obligations professionnelles.
Cette hyperconnexion ne permet plus de véritablement déconnecter. Alors que, dans le passé, la journée de travail était cloisonnée dans le temps et l’espace, elle est désormais diffuse et omniprésente. Ce phénomène, appelé présentéisme numérique, oblige les employés à être continuellement disponibles, même en dehors des heures de travail classiques. Ce mode de fonctionnement accentue la fatigue mentale et génère un stress constant, contribuant au développement du burn-out.
Les entreprises, soucieuses de compétitivité, exigent de plus en plus de leurs employés. Les délais se raccourcissent, les objectifs se multiplient, et la pression de performance devient omniprésente. Cette course à la productivité pèse lourdement sur les individus qui, confrontés à cette pression, finissent par s’épuiser.
Les attentes sociales et personnelles
En parallèle, les attentes personnelles et sociales ont également changé. La réussite professionnelle est souvent associée à l’idée de bonheur et de réalisation de soi. Nous aspirons à être des employés performants, des parents parfaits, des conjoints attentionnés, tout en trouvant le temps de nous épanouir personnellement. Cette perfection sociale que nous cherchons à atteindre devient un fardeau insupportable.
Le burn-out devient alors la conséquence directe de cette surenchère d’exigences internes et externes. Un phénomène où l’on ne parvient plus à répondre à toutes les attentes, où la dévalorisation et la perte de confiance en soi s’installent insidieusement.
En parallèle, la société valorise de plus en plus l’accomplissement professionnel. La réussite est souvent mesurée par la productivité, la capacité à jongler avec de multiples projets, et à atteindre des objectifs de plus en plus élevés. Cela place une pression psychologique énorme sur les travailleurs, qui se sentent obligés de toujours faire plus, de toujours exceller.
Dans certaines entreprises, cette culture du résultat pousse les employés à l'auto-exploitation. Ils ignorent les signes avant-coureurs de fatigue ou de surcharge, jusqu'à ce que le corps ou l'esprit lâche complètement. C'est ce phénomène que le psychiatre Christophe Dejours qualifie de souffrance éthique, où le travailleur se retrouve dans une situation où il trahit ses propres valeurs pour répondre aux exigences imposées.
En plus de ces facteurs professionnels, il existe des exigences sociales toujours plus fortes. L’individu moderne est censé réussir sur tous les fronts : être performant au travail, maintenir une vie familiale épanouie, tout en prenant soin de sa santé mentale et physique. Cette pression de l'idéal de perfection génère un stress supplémentaire et alimente le sentiment de ne jamais être à la hauteur. Le burn-out est donc, en partie, une réponse à cette pression sociale qui semble écrasante.
de l'ombre à la lumière
Le concept de burn-out n’a pas toujours existé sous ce nom, mais l'épuisement au travail est loin d’être une notion récente. La réalité de ce phénomène est bien plus ancienne. Au XIXe siècle déjà, les médecins parlaient de neurasthénie pour décrire les personnes qui s’effondraient sous la pression du travail. À cette époque, les travailleurs intellectuels, souvent employés dans des bureaux ou des ateliers, et confrontés à des tâches répétitives et mentales, présentaient des symptômes proches de ceux que nous décrivons aujourd’hui sous le terme de burn-out.
Cependant, c’est véritablement dans les années 1970 que le terme burn-out fait son entrée dans le lexique médical et psychologique, grâce aux recherches d’Herbert Freudenberger, qui a lui-même souffert de cet épuisement. Il s’intéresse aux travailleurs sociaux, aux médecins, aux infirmières – tous des métiers où l’empathie, la relation à l’autre, et l’engagement sont des moteurs, mais aussi des facteurs de risque.
Le syndrome d’épuisement professionnel devient alors un sujet de recherche important, notamment dans les pays anglo-saxons. Au fil du temps, le terme est élargi pour inclure d’autres professions, notamment celles où la pression et les objectifs sont particulièrement élevés : cadres, commerciaux, enseignants, etc.
Dans les années 80, la psychologue Christina Maslach (psychologue américaine) approfondit le concept avec son échelle d’évaluation du burn-out, la Maslach Burnout Inventory (MBI), qui deviendra une référence dans la recherche. Elle met en lumière l’importance des relations humaines dans la survenue du burn-out, notamment dans les professions de soins ou d’enseignement, où l’empathie est une dimension cruciale mais aussi une source de fatigue émotionnelle.
La classification internationale des maladies (CIM-11) de l’OMS, mise à jour en 2019, reconnaît désormais le burn-out comme un phénomène exclusivement lié au travail. Il est défini par trois caractéristiques principales :
En France, le burn-out est resté longtemps un sujet tabou. Il faudra attendre les années 2000 pour qu’il soit réellement pris en compte. Des événements marquants, comme la vague de suicides à France Télécom entre 2008 et 2009, ont été des déclencheurs pour que le monde professionnel prenne conscience de l’ampleur du problème. Cette tragédie a révélé à quel point le management par la terreur et les conditions de travail stressantes pouvaient conduire à des drames humains.
Progressivement, le burn-out est sorti de l’ombre pour devenir un sujet de débat public. Il est aujourd'hui reconnu comme un risque psychosocial, et fait l'objet de campagnes de sensibilisation, tant au niveau des entreprises que des pouvoirs publics. Toutefois, si la France avance sur le sujet, de nombreux obstacles subsistent, notamment la question de sa reconnaissance comme maladie professionnelle.
En 2017, un premier pas est franchi : le syndrome d’épuisement professionnel est intégré dans la classification des affections psychiques liées au travail. Cela permet aux salariés d'entamer des démarches de reconnaissance en maladie professionnelle, même si cela reste un parcours difficile et très encadré.
Malgré la reconnaissance croissante du burn-out, beaucoup de travailleurs hésitent encore à parler de leur mal-être. Les raisons sont nombreuses : la peur d’être stigmatisé, la crainte de perdre son emploi, ou encore la honte de ne pas être à la hauteur des attentes.
C’est pourquoi il est essentiel de continuer à sensibiliser sur ce sujet et d'encourager une culture du bien-être au travail. Les entreprises doivent prendre conscience que le bien-être des employés est aussi important que leurs performances. Un salarié heureux est un salarié productif. Il est donc dans l’intérêt des employeurs de prévenir le burn-out, en mettant en place des politiques favorisant l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.
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À propos
Salut 👋 Je suis Guylène, j'ai créé ce blog. après 3 ans d'enfer et de traversée du désert dans le burn out. Résultat je suis devenue une spécialiste en gestion du stress pour vous éviter et vous faire sortir de votre épuisement professionnel, familial et dans votre vie sentimentale.
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